mercredi 2 mars 2011

Canton de Jurançon : Soudar et Bernos entrent en campagne sans ménagement



Entre le sortant socialiste Bernard Soudar et son challenger soutenu par Forces 64, Michel Bernos, la bataille promettait d'être animée. Elle l'est.

"Il n'y a pas beaucoup de suspense. Bernard Soudar va être réélu très facilement. » L'analyse est de David Habib, le député-maire de Mourenx. Pour lui, la candidature du maire de Jurançon, Michel Bernos, soutenu par Forces 64, relève de la menace fantôme.

Même sérénité affichée par le conseiller général sortant : « Michel Bernos est passé aux municipales parce qu'il y avait une triangulaire. Moi, j'ai un très bon bilan, je suis un homme posé et à l'écoute des gens. Je ne m'affole pas. » On agite le drapeau de la confiance donc dans le camp socialiste.

Michel Bernos : « C'est que j'inquiète »

Mais cette dernière tranche tout de même avec le ton très incisif sur lequel est partie la campagne. Bernard Soudar le 24 janvier sur la paternité de la maison de retraite dont les travaux viennent de démarrer : « C'est bien la maison de retraite du canton, et non celle de la ville de Jurançon ». Michel Bernos le 25 janvier sur les 21 millions décrochés pour le canton au conseil général : « Ils n'ont bénéficié à aucune structure de Jurançon ». Le maire de Jurançon encore le 22 février après une sortie de son rival sur la précarité sociale, rue du XIV Juillet à Pau : « Il est totalement absent du quartier depuis 6 ans ». La bataille du canton de Jurançon a été lancée par la guerre des petites phrases. Les deux candidats, anciens rugbymen tous les deux, n'hésitent pas à renvoyer l'adversaire dans ses 22 mètres.

Pour Michel Bernos, voilà qui prouve bien que la sérénité n'est que de façade dans le camp sortant : « Pour m'attaquer comme on m'attaque, c'est que j'inquiète, analyse le maire de Jurançon. Quand je vois le succès de mes réunions publiques, moi-même je suis surpris. Les gens ont beaucoup de reconnaissance pour le travail que je fais à Jurançon. »

Autre point dont doit tenir compte le conseiller général sortant : la division à gauche sur le fameux dossier de la liaison Pau-Oloron. Bernard Soudar veut avancer : « Je suis pour la Pau-Oloron à condition de ne pas couper le village d'Arbus en deux. » En revanche, Isabelle Larrouy, pour le Front de gauche, ne veut pas de route : « Des centaines de personnes verront leur vie saccagée », répète-t-elle à l'envi.

Turpin se voit « au second tour »

Même opposition du côté de Dominique Mialocq, le candidat des écologistes. Lui, plaide « pour une amélioration de la RN134 ». Tout comme Isabelle Larrouy, il est aussi contre le captage de CO2, et entend bien jouer un rôle d'arbitre dans ce scrutin quitte à faire basculer le canton : « Je n'ai aucun état d'âme par rapport au PS, prévient-il. Quitte à mettre en difficulté M. Soudar. »

Il y en a un autre qui entend bien créer la surprise, c'est Hervé Turpin, le candidat de l'UMP et du Parti radical. Il fait campagne « loin des petites phrases », sur le thème du développement et de l'emploi qui passe selon lui « par les infrastructures et les entreprises ». Info ou intox ? David Habib le voit au second tour devant Bernos. « Je suis d'accord avec lui, réagit l'intéressé. L'UMP reste le premier parti de France. »

Un autre coup de bluff ? Les 20 et 27 mars, ce seront les électeurs qui auront les cartes en main. Et qui éliront le meilleur joueur de la partie musclée qui est en train de se tramer sur ce canton.





===> Le débat: Habib/Bernos : l'autre match ?

La rumeur sur une candidature du député-maire de Mourenx aux cantonales a longtemps couru. « J'y ai pensé », concédait-il même dans nos colonnes en fin d'année dernière. Finalement, David Habib n'a pas franchi le pas. Néanmoins, il est bien présent dans la campagne. Notamment sur le canton de Jurançon (qui est sur sa circonscription) pour soutenir Bernard Soudar. Sa cible privilégiée : Michel Bernos, le maire de Jurançon et challenger, pour Forces 64, du conseiller général sortant. Les piques ont été nombreuses déjà en ce début de campagne : « Chaque année, je réunis les maires de la circonscription, le seul qui ne vient pas, c'est le maire de Jurançon. » Michel Bernos n'a pas été en reste en s'en prenant à « la béquille mourenxoise » de Bernard Soudar. Une saillie qui a provoqué une réaction indignée et commune de cinq des six maires du canton.

« Il a donné l'impression de vouloir faire le match contre moi, c'est son problème, analyse le maire de Jurançon. Il faut savoir qui est candidat. En tout cas moi, je me bats tout seul. Les gens ont horreur des comportements moutonniers. »

« Je ne l'aime pas, admet pour sa part David Habib à propos de Michel Bernos. Ce type n'est pas à la hauteur de l'enjeu. » Selon lui, le différend remonte aux dernières municipales : « Il commence la campagne en s'opposant au captage de CO2, et une fois élu, il négocie avec Total. » Faut-il voir dans cet affrontement parallèle l'esquisse d'une future bataille aux législatives l'an prochain ? « Je n'irai pas sur cette circonscription », promet Michel Bernos. Quoi qu'il arrive, David Habib assure ne pas craindre le maire jurançonnais : « Je l'ai déjà battu en 2002. Il s'était pris une volée de bois vert. » En tout cas l'antagonisme qui oppose les deux hommes semble aller bien au-delà de ces cantonales.



===> Précédent scrutin

Au premier tour

14 674 inscrits, 10 075 votants, 9 659 exprimés.

Jean-Pierre Léris (UDF - maj. dép.) : 3 741 (38,73 %) ; Bernard Soudar (PS) : 3 568 (36,94 %) ; Jean-Pierre Urrutia (DVG) : 984 (10,10 %) ; Philippe Ricaud (FN) : 716 (7,41 %) ; Philippe Bardanouve (LO) : 333 (3,45 %) ; Anne Castéra (PRG) : 317 (3,28 %).

Deuxième tour

10 612 votants, 10 137 exprimés.

Bernard Soudar (PS) : 5 346 (52,74 %) ; Jean-Pierre Léris (UDF - maj. dép.) : 4 791 (47,26 %).
Jurançon Elections cantonales Michel Bernos David Habib

Source: http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/03/02/soudar-et-bernos-entrent-en-campagne-sans-menagement,182831.php

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